Travailleurs handicapés : quand le handicap se cache- Le Parisien

LE PROBLÈME EST D’AMPLEUR: il concerne un salarié sur quatre et représente, en France, la première cause d’invalidité et la deuxième cause d’arrêts de travail (chiffres de l’Organisation mondiale de la santé).

Névroses, angoisses, troubles obsessionnels compulsifs (TOC), troubles bipolaires, dépressions, mais aussi addictions diverses ou anorexies voire même psychoses ou schizophrénies, autant de pathologies, rassemblées sous le handicap psychique, qui peuvent affecter le comportement d’un salarié et sérieusement compliquer la bonne marche d’une entreprise.

Depuis 2005, la loi Handicap reconnaît officiellement les troubles psychiques comme pouvant être à l’origine d’un handicap. Si la pathologie est diagnostiquée et le handicap avéré, le salarié peut même faire une demande de reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH).

ENCORE TROP MÉCONNU ET IGNORÉ

Pourtant, la plupart du temps, le handicap psychiquen’est pas reconnu comme tel. Y compris par ceux qui en souffrent. Hôtesse d’accueil dans un institut de sondages, Kelly (pseudonyme), 25 ans, a développé des angoisses tellement incapacitantes qu’elle a dû abandonner son poste : «Je n’arrivais plus à parler aux gens, aller au travail devenait un enfer. J’étais tellement mal que j’ai tout fait pour me faire licencier. Je n’ai jamais parlé de mon problème. Je pensais que les soucis allaient disparaître une fois quittée l’entreprise.» Au risque de nourrir les préjugés et les malentendus, nombreux sont les salariés qui préfèrent ne pas révéler leur pathologie et la dissimuler quand c’est possible. Pour l’entreprise, toute la difficulté est d’identifier le trouble et de l’évaluer afin d’y apporter une réponse adaptée.«Dix ans après la loi de 2005, les entreprises savent comment accompagner un salarié atteint de déficience motrice, auditive, visuelle ou cognitive. Mais, face au handicap psychique, elles se trouvent souvent démunies », constate Diane-Flore Depachtère, dirigeante du cabinet DFD, spécialiste santé mentale et handicap psychique. Avec Handicap.fr et l’agence Tell me the trufe, elle a développé le dispositif UN sur Quatre : livret pédagogique, module de formation et hotline ont été créés pour aider les entreprises à mieux appréhender ces troubles et en dédramatiser l’approche.

Distinguer handicap mental et handicap psychique

D’origine génétique ou traumatique, le handicap mental résulte de pathologies identifiables et se définit par une déficience des capacités intellectuelles. Les infirmités sont en général définitives.

La déficience psychique se caractérise, elle, par une altération de la pensée, de l’humeur et du comportement, générée par des troubles psychiques.

Les symptômes et leur intensité peuvent varier dans le temps mais les facultés intellectuelles restent indemnes même si la possibilité de les utiliser peut par moments être altérée.

Source : Travailleurs handicapés : quand le handicap se cache – Le Parisien

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